Tous les deux anciens responsables de la FIFA, impliqués dans divers scandales financiers durant leur magistère, sont accusés d’avoir obtenu illégalement, au détriment de la l’instance mondiale du football, un paiement de 1,8 million d’euros au profit de Michel Platini qui, avec l’ex-président de la FIFA Sepp Blatter comparaissent pour escroquerie à partir de mercredi en Suisse, dans l’affaire de paiement suspect qui a brisé en 2015 leur trajectoire aux commandes du football mondial.
Les deux ex-patrons du foot européen et mondial comparaissent à partir de ce mardi devant un tribunal suisse. Ils sont accusés d’avoir obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 1,8 million d’euros au profit de la star du football français.
Quand la justice suisse se mêle de foot business, dont les principales instances internationales sont hébergées dans la Confédération helvétique… Mercredi s’ouvre en Suisse jusqu’au 22 juin le procès de Michel Platini, ancien président de l’UEFA, (l’organisme qui gère les compétitions en Europe) et de Sepp Blatter, ancien président de la Fifa (qui organise le football mondial). Ils comparaissent pour escroquerie, dans l’affaire de paiement suspect qui a fait voler en éclat leurs trajectoires aux commandes du ballon rond planétaire. Le tout se déroulera devant le trop peu connu tribunal pénal fédéral de Bellinzone (sud), avec des débats à la barre en allemand, pour un jugement attendu le 8 juillet.
L’affaire paraît antique, car remontant à dix ou vingt ans (selon les différents chapitres du mauvais film), le foot business en ayant connu depuis de bien pires. Mais elle en dit long sur la gouvernance des instances internationales du football. Les faits : en 1998, le Suisse Sepp Blatter (désormais âgé de 86 ans), alors obscur secrétaire général de la Fifa, ambitionne d’en prendre la présidence – qu’il conservera par la suite durant dix-huit ans.
Les deux alliés devenus rivaux, à mesure que Platini s’impatientait de succéder à Blatter, sont accusés d’avoir « obtenu illégalement, au détriment de la FIFA, un paiement de 2 millions de francs suisses [1,8 million d’euros] en faveur de Michel Platini », selon le parquet. Visés l’un comme l’autre par d’autres procédures, en France pour le triple Ballon d’Or et en Suisse pour Sepp Blatter, ils encourent cinq ans d’emprisonnement ou une amende.
Partie civile, la Fifa entend se voir restituer le salaire et les charges sociales payés en 2011, « pour que l’argent détourné par les accusés à des fins personnelles soit restitué au seul et unique but auquel il était destiné: le football« , a indiqué à l’AFP Me Hohl-Chirazi, avocate de l’instance.