samedi, 23 novembre 2024 01:19

Le conflit Russie-Ukraine cause des ravages dans les économies africaines, selon un expert

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Le conflit entre la Russie et l’Ukraine ébranle plusieurs pays d’Afrique, notamment ceux qui sont des importateurs nets de produits de base, s’alarme Tewodros Mekonnen, économiste au Centre international de croissance (IGC), dans un entretien accordé à Xinhua.
A mesure que le conflit s’éternise, dit-il, les pays africains ayant des liens commerciaux avec la Russie et l’Ukraine sont confrontés à des pénuries d’approvisionnement en blé et en engrais.
« De nombreux pays africains utilisent des engrais azotés pour leur production alimentaire et ils importent environ 70% de ce produit d’Ukraine et de Russie », rappelle M. Mekonnen. « Donc, l’offre étant affectée, ils sont confrontés à une augmentation de leurs factures d’importation ».
Si certains décident de faire des compromis en réduisant les importations d’engrais, alors la production alimentaire diminuera et les prix des aliments augmenteront, avertit l’économiste.
Selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’indice des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 159,3 points en mars, soit une hausse de 12,6% par rapport à février, où il avait déjà atteint son niveau le plus élevé depuis sa création en 1990.
D’après M. Mekonnen, des pays comme le Ghana, l’Ethiopie et le Kenya sont durement touchés par la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Cette situation a gravement affecté leurs déséquilibres extérieurs et exacerbé l’inflation dans leur pays.
Un autre exemple est celui de l’Egypte, qui dépend de la Russie pour son blé. Après l’éclatement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, ce pays fait face à une hausse des prix du pain, selon l’économiste qui rappelle que la Russie et l’Ukraine représentent ensemble environ 30% des exportations mondiales de blé.
L’expert relève que le conflit intervient à un moment critique où de nombreux pays africains luttent encore pour se remettre de la pandémie de nouveau coronavirus et des pressions inflationnistes mondiales.
L’Ethiopie, dont les importations annuelles de blé s’élèvent à 400 millions de dollars et celles de carburant à 3 milliards de dollars, a vu ses prix des denrées alimentaires et des carburants grimper en flèche parce que la Russie, l’un des plus grands exportateurs de pétrole brut au monde, est en proie à des sanctions, à des perturbations de ses exportations d’énergie et à un embargo potentiel, souligne Tewodros Mekonnen.
Bien que certains exportateurs de carburant, tels que le Nigeria, l’Angola et le Soudan, et les pays exportateurs de minéraux puissent voir leurs revenus augmenter pour le moment, il pense que la plupart des importateurs nets de produits de base devraient s’efforcer de substituer les importations, de moderniser la production locale et d’attirer les investissements directs étrangers afin de sortir de la crise et de chocs similaires à l’avenir. 

 

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