vendredi, 22 novembre 2024 23:14

Centrafrique : le groupe Wagner, l’armée et les rebelles de nouveau accusés d’exactions

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La cheffe des droits de l’homme de l’ONU et un expert onusien indépendant ont dénoncé, mercredi, les violations des droits de l’homme imputées aux forces nationales centrafricaines, au groupe Wagner et à des rebelles.
Les opérations militaires menées contre les groupes rebelles par l’armée centrafricaine et leurs alliés russes « auraient également donné lieu à de graves violations des droits de l’homme », a dénoncé la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet.
« Des meurtres, des violences sexuelles liées au conflit, ainsi que de graves violations et abus à l’encontre des enfants ont été allégués contre toutes les parties » impliquées dans le conflit en RCA, a souligné l’ONU.
L’ONU estime, en outre, que la réponse du gouvernement aux groupes rebelles passe de plus en plus par des arrestations arbitraires de membres de communautés déjà vulnérables, comme les musulmans et les Peuls, qu’ils associent à des groupes armés.
« Ce schéma de violations touchant les communautés minoritaires est profondément inquiétant », a déploré Bachelet.
De son côté, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Yao Agbetse, a indiqué avoir reçu « plusieurs témoignages concordants faisant état d’exactions commises par les forces bilatérales russes sur des populations civiles ».
Il s’agit notamment « de violences sexuelles, d’actes d’intimidation, de destruction d’habitations, des menaces, de racket… ».
« Les forces bilatérales russes sont également accusées d’actes de torture, de traitements cruels, humiliants, inhumains et dégradants, y compris sur des dépositaires locaux de l’autorité de l’Etat dans l’arrière-pays, en occurrence dans les localités de Aigbando, Bambari, Beloko, Bossangoa, Boyo, Bria et Mouka », a déclaré Yao Agbetse.
Selon l’expert de l’ONU, « les forces bilatérales russes font parfois obstruction à la conduite d’enquêtes dans certains endroits où des violations des droits de l’homme auraient été commises ».
Le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene, a affirmé au Conseil de sécurité de l’ONU que « des actions multiples sont en cours d’exécution afin de rendre la justice plus accessible et équitable pour tous les Centrafricains » et de faire la lumière sur les allégations de violations des droits.
En mars 2021, les experts de l’ONU s’étaient déjà prononcés sur des violations systématiques et graves des droits de l’homme, y compris du groupe Wagner, notamment « des détentions arbitraires, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions sommaires ».
Ils avaient rappelé que ce phénomène se poursuivait « sans relâche et en toute impunité ».
Début octobre dernier, les autorités de Bangui ont reconnu une partie des accusations formulées en mars par l’ONU notamment sur des crimes et des actes de torture, commis « majoritairement » par des rebelles mais aussi des soldats centrafricains et leurs alliés « instructeurs russes ».
AA.

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