Russie : Renault aurait redémarré son usine de Moscou avec l’aval de son principal actionnaire, l’Etat français

Le constructeur automobile français Renault aurait repris la production dans ses usines de Moscou, allant à l’encontre de la tendance de nombreuses autres grandes entreprises mondiales qui ont rompu leurs liens avec la Russie en raison de sa guerre contre l’Ukraine.

Renault avait suspendu la production dans l’usine le mois dernier, invoquant des problèmes logistiques après l’invasion de l’Ukraine sur ordre de Vladimir Poutine. Toutefois, selon des sources citées par l’agence Reuters, la décision de relancer la production dans ses usines russes aurait le soutien de l’Etat français, qui est son principal actionnaire.

Alors que les États-Unis, le Royaume-Uni et les gouvernements de l’UE tentent d’isoler la Russie sur le plan économique, Renault, dont les activités dans le pays sont plus importantes que celles de la plupart de ses concurrents européens, avec 40 000 employés locaux, est confronté à un enjeu de taille

Contrôlant les deux tiers du constructeur automobile russe Avtovaz depuis fin 2016, Renault avait investi en Russie pour la première fois en 2007, dans ce qui était alors un marché en pleine croissance.

Avtovaz, qui a commencé comme une entreprise d’État en Union soviétique, fabriquant des voitures devenues fortement associées au régime communiste sous les marques Zhiguli puis Lada, a vendu près de 2 900 véhicules en 2021, générant des bénéfices avant impôts de 186 millions d’euros (200 millions de dollars US) pour Renault, soit environ 12 % de ses bénéfices cette année-là.

Alors que l’usine de Moscou a redémarré, Avtovaz a déclaré, lundi, qu’elle suspendait partiellement la production dans ses usines de Tolyatti, et d’Izhevsk, à cause des pénuries de pièces électroniques.

Les sanctions occidentales imposées à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, incluant l’interdiction d’exporter des puces électroniques semi-conductrices, ne font qu’aggraver une situation déjà complexe, alors que nombre de constructeurs automobiles du monde entier ont du mal à s’approvisionner en puces électroniques semi-conductrices, produit devenu essentiel dans la construction automobile.

AA.