Colloque international de Lomé : Les experts formulent cinq recommandations aux chefs d’Etat ouest-africains

Le colloque international de Lomé (Togo) sur les transitions politiques et l’extrémisme violent en Afrique, cas de l’Afrique de l’Ouest, a bouclé ses travaux, ce dimanche, sur une liste de recommandations aux gouvernants de la sous-région. Des recommandations que le rapporteur général, le professeur agrégé des universités du Togo Adama Kpodar, a résumé en cinq grandes lignes directrices, à l’occasion de la cérémonie de clôture des deux jours de travaux.

Pour bien réussir les transitions politiques et lutter efficacement contre l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, le colloque international de Lomé recommande en effet, que « les Etats renforcent leur stratégie de gouvernance économique et de développement ».

Il recommande également « le renforcement de leurs stratégies de gouvernance politique et constitutionnelle dans la perspective de la prévention du phénomène de l’extrémisme violent dans les états ».

En cas d’extrémisme violent durant les transitions politiques, a poursuivi le rapporteur général, le colloque recommande « une diversification de la collaboration avec tous les acteurs aussi bien nationaux qu’internationaux ». L’accent est mis à ce niveau sur le dialogue.

Le colloque recommande, par ailleurs, de « restructurer et de mettre en place des stratégies et des agendas au niveau des institutions internationales en phase avec les exigences politiques et économiques de la gouvernance des transitions ».

Enfin, il recommande « la mise en place d’une collaboration transfrontalière entre les Etats en proie aux extrémismes violents dans le cadre de la gestion des transitions politiques ».

« Les conclusions de nos travaux mettent à juste titre en exergue, outre le besoin de crédibiliser d’avantage nos institutions politique, le rôle essentiel de nos leaders religieux, de la société civile et les autres composantes de la société, les jeunes et les femmes notamment, dans les grandes réformes dans le cadre de la gestion de nos Etats », a ajouté pour sa part, Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur.

Le chef de la diplomatie togolaise a salué la pertinence des recommandations qui ont été formulées par le colloque. Pour lui, elles prennent en compte des approches endogènes et culturelles, dans les processus de transition des Etats et la mise en place au sein des instances décisionnelles « des centres d’intelligence et de réflexions stratégiques ».

A noter que ces recommandations ont été formulées par une cinquantaine d’experts venus de plusieurs pays. Elles constitueront ensuite la base de travail de la grande conférence internationale de Lomé sur les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, qui aura lieu le 21 avril prochain. Les ministres des Affaires étrangères d’une quarantaine de pays, et plusieurs chefs d’Etat devront participer à cette conférence.