Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC en Anglais) du département américain du Trésor a désigné deux hommes d’affaires Guinéens comme complices du mouvement politico-militaire libanais Hezbollah dans le cadre de la lutte contre le « soutien matériel au financement du terrorisme ».
« Les deux hommes d’affaires sont Ali Saadi et Ibrahim Taher, bien connus dans le milieu des affaires guinéen. Ils sont tous deux de nationalité guinéenne possédant des passeports guinéens et français (Ali Saadi) et Britannique (Taher) en plus de passeports libanais », a rapporté, samedi, dans un article, le site « Guinée News ».
Ali Saadi et Ibrahim Taher sont accusés par les autorités américaines d’avoir des liens directs avec le Hezbollah.
Selon Washington, Ali Saadi initie les transferts d’argent de la Guinée vers le Hezbollah, transférant les fonds par l’intermédiaire des représentants du Hezbollah en Guinée et au Liban.
Taher, quant à lui, a été identifié comme l’un des principaux soutiens financiers du Hezbollah en Guinée.
Le gouvernement américain pense qu’il emploie un certain nombre de personnes affiliées au Hezbollah dans le pays.
Selon le département d’Etat américain, «Taher et un associé ont envoyé des dollars américains collectés dans l’une de leurs installations commerciales à l’aéroport de Conakry et ont soudoyé des douaniers guinéens pour permettre à leur monnaie de passer dans les bagages. Taher a utilisé son statut de consul honoraire du Liban en Côte d’Ivoire pour voyager à l’intérieur et à l’extérieur de la Guinée avec un minimum de contrôle.»
Les sanctions infligées à ces deux hommes d’affaires impliquent notamment le gel de leurs avoirs en territoire américain et l’interdiction aux américains d’effectuer des transactions avec ces deux personnalités. Tout américain qui va effectuer des transactions avec les deux guinéens, se verra son nom inscrit sur la liste des personnes sanctionnées. « Le but ultime des sanctions n’est pas de punir, mais de provoquer un changement positif de comportement », a relevé le Département du Trésor des États-Unis.
La sanction contre Ali Saadi et Ibrahim Taher « contribuera à perturber le réseau commercial du Hezbollah en Afrique de l’Ouest qui s’appuie sur la corruption pour contourner l’État de droit », a souligné Washington.
Dans un communiqué, samedi, l’homme d’affaires Ibrahim Taher a réfuté « catégoriquement toutes ces accusations injustifiées, et sans preuve ».
Il a souligné qu’il n’a « jamais utilisé un moyen illégal quelconque pour transférer des fonds à l’extérieur de la Guinée » et n’a « aucun lien avec aucun parti politique libanais de quelque façon que ce soit. Encore moins avec le Hezbollah libanais ».
Taher a, par ailleurs, sollicité « l’ouverture de discussions avec l’ambassade des Etats Unis à Conakry », et se réserve le droit de désigner un cabinet d’avocats américain basé aux États-Unis pour défendre sa réputation, son honneur et son intégrité « dans cette accusation infondée de l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis » dirigée contre sa personne.