Les principaux acteurs politiques et responsables des organisations de la société civile en Côte d’Ivoire ont signé vendredi à Abidjan le rapport final sanctionnant les travaux du dialogue politique conduit par le Premier ministre Patrick Achi.
Au total, 21 partis politiques et 26 organisations de la société civile étaient présents à la cérémonie de clôture.
« Cette phase du dialogue politique est un beau succès pour les Ivoiriens, de par son ampleur et du nombre de participants, de par l’étendue et le champ des sujets abordés », s’est réjoui Patrick Achi.
Selon lui, ce résultat augure pour la Côte d’Ivoire d’un « avenir radieux, où la démocratie est plus renforcée, mais surtout, où la stabilité et la paix durable sont un fait incontestable ».
« Nous devons consacrer l’essentiel des efforts au développement du pays et à la préparation pour les générations futures d’un monde meilleur », a indiqué le chef du gouvernement ivoirien.
Le dialogue relancé le 16 décembre dernier avait pour objectif la décrispation du climat politique afin de renforcer la paix et la stabilité après les violences électorales de 2020.
Les participants se sont engagés fermement à entreprendre, conjointement, des actions de promotion et de renforcement de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
A en croire le représentant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition), Niamkey Koffi, le dialogue politique s’est caractérisé par « l’esprit d’ouverture, la volonté pour les différents acteurs de consolider la paix, la cohésion sociale ».
« Ce dialogue politique était empreint de fraternité, de sincérité et surtout du sens de la responsabilité des différents acteurs ; les Ivoiriens se sont parlé entre frères », a renchéri le représentant du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
Ouégnin Armand, du Parti des peuples africains (PPA-CI, opposition) estime que « dans un dialogue, on ne peut pas tout obtenir, l’essentiel est de s’entendre sur certains points qui permettent d’avancer ».
« Nous avons revisité toutes les questions qui nous permettent de nous rassembler et faire de la Côte d’Ivoire un havre de paix », a pour sa part relevé Mahamadou Kouma, de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI).
Trois grandes thématiques retenues de façon consensuelle ont fait l’objet d’échanges, à savoir les mesures d’apaisement de l’environnement politique, la réconciliation nationale et le cadre juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire.
Les parties prenantes ont recommandé, notamment au titre des mesures d’apaisement de l’environnement politique, l’engagement des acteurs politiques à se départir de la violence comme d’accession au pouvoir.
Pour la réconciliation nationale, les parties ont recommandé, entre autres, la mise en place d’un processus de réparation et d’indemnisation des victimes de la crise électorale de 2020.
Concernant le cadre juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire, le rapport final a particulièrement insisté sur la prise en compte des « réalités politiques nouvelles » en vue du réaménagement de la Commission électorale indépendante (CEI), la conduite de réflexions sur le découpage électoral et la révision annuelle de la liste électorale.
Un cadre de suivi des recommandations devrait être mise en place sous l’autorité du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.