@Atlanticactu.com – Prises depuis janvier dernier, les sanctions financières à l’égard du Mali risquent de plomber les ressources de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Si l’annonce des sanctions contre la junte au pouvoir au Mali avaient inquiété les populations, ces dernières commencent à susciter l’effet contraire. Quand le colonel Assimi Goita appelle les Maliens à une « mobilisation générale » pour trouver un consensus suite à l’annonce par la CEDEAO de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali, la BCEAO craint le pire.
Les sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA au Mali auront de graves conséquences sur le système financier de la zone UEMOA. Les banques de la sous-région, qui ont fait des prêts à l’Etat malien, ne seront pas remboursées du fait de la paralysie de l’économie malienne.
Les regards se tournent vers le Fonds de stabilité financière (FSF) de la BCEAO.Ce fonds, instauré el mai 2012, est destiné à pallier d’éventuels défauts de paiement d’un pays de l’UEMOA. Il a été lancé suite à la crise post-électorale de 2011 qui avait vu l’Etat ivoirien dans l’incapacité de rembourser ses dettes.
Fin janvier 2022, le trésor malien n’avait pas pu rembourser 1,6 milliard FCFA sur le marché régional. Ce non-paiement devrait déclencher l’activation du FSF. Problème : même si ce fonds était activé, il ne suffirait pas à couvrir l’ensemble des paiements de l’Etat malien en cas de maintien des sanctions sur la durée. En ce cas, les banques détenant des créances de l’Etat malien subiront de grosses pertes.
Au 3ème trimestre 2021, 31% de la dette de l’Etat malien était détenu par les banques du Mali, contre 18% pour les banque du Burkina, 16% pour les banques ivoiriennes et 13% pour celles du Bénin. Par ailleurs, le Mali représente 15% des prêts par la BOAD et la BIDC.
Source : Sikafinance