vendredi, 22 novembre 2024 21:53

Sénégal : L’Institut National d’Education et de Formation des Jeunes Aveugles célèbre ses 40 ans

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L’Institut National d’Education et de Formation des Jeunes Aveugles du Sénégal (INEFJA) célèbre aujourd’hui ses 40 ans.
Le 11 février 1982, l’INEFJA ouvrait ses portes et n’a cessé depuis d’éduquer et de former des hommes et des femmes en situation de handicap visuel, disposés à servir leur patrie, se félicite Aly Ball, président de l’Association des Anciens Pensionnaires de l’Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal (AAPIJAS) dans un communiqué qui rend hommage à cet illustre institut.
Revenant sur la création de l’INEFJA et sur ses réalisation, Ball Aly, président de l’AAPIJAS ( créée à Lyon en 2001) souligne que la création de cet Institut est « l’aboutissement de beaucoup d’efforts conjugués et de sacrifices consentis de la part d’une génération d’aveugles qui, par le biais de l’Union Nationale des Aveugles du Sénégal (UNAS), se sont toujours évertués à faire bouger les mentalités pour leur faire admettre le droit à l’éducation des personnes en situation de handicap ».
« Dans ce combat, ils ont été épaulés par des enseignants spécialisés et d’hommes et de femmes déterminés à servir cette cause. », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre que « l’éducation de l’enfant aveugle n’est toujours pas ancrée dans la mentalité de la population même si les résultats obtenus par l’INEFJA dans la scolarisation des déficients visuels sont plus qu’intéressants ».
« En effet, de cet institut sont sortis des artisans et des spécialistes en télécommunication et d’autres jeunes aveugles qui, après leurs études universitaires, sont devenus des juristes, des politologues, des sociologues, des psychologues, des informaticiens, des kinésithérapeutes etc. Ces résultats démontrent l’efficacité de l’éducation spéciale », poursuit Ball Aly.
Malgré ces bons résultats, « l’AAPIJAS constate avec regret que l’état n’apprécie pas l’éducation de la personne aveugle à sa juste valeur. Elle n’en veut pour preuve que la fermeture de l’établissement pour des problèmes de budget en 1993 ».
Le président de l’AAPIJAS appelle, dans le même communiqué, l’Etat à son devoir d’éducation et de formation de tous les non-voyants par des écoles publiques dont l’effectivité est garantie par la constitution (article 22C).
« Il doit en effet tenir cette promesse constitutionnelle concrétisée par la loi d’orientation sociale relative à la protection et à la promotion des droits des personnes en situation de handicap ; notamment par la construction d’autres instituts afin que l’école de la république puisse amener tous les enfants handicapés à la réussite et à l’épanouissement. L’Etat se doit de respecter les conventions et les traités internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits des personnes en situation de handicap. Il est assez inattendu de constater en 2022 qu’un bon nombre de jeunes aveugles soient encore oubliés dans les abîmes de l’ignorance et de la désespérance », souligne-t-il.
Ball déplore enfin qu’en 2022 le Sénégal ne dispose que d’un seul établissement d’enseignement pour les aveugles pendant que l’Etat se vente de multiplier les écoles publiques.
« N’est-ce pas là une discrimination notoire ?Est-ce normal en 2022 que l’on n’enseigne que trois filières de formations professionnelles alors que larges sont les capacités des personnes en situation de handicap et nombreux les métiers qui leur sont accessibles ? », s’interroge-t-il.
Dans le domaine de l’emploi, l’AAPIJAS se réjouit du recrutement de quelques diplômés aveugles dans la fonction publique mais estime que l’Etat doit faire plus pour donner un grand espoir aux déficients visuels en quête d’un avenir meilleur.
Avec AA.

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