@Atlanticactu.com – En recevant des membres de l’association des Imams et Oulémas du Sénégal, le président Macky Sall en a profité pour régler certains comptes avec les initiateurs de la proposition de loi criminalisant l’homosexualité. Mieux, devant les Oulémas, le Chef de l’État leur a servi un véritable Khoutba pour dénoncer la désinformation entretenue selon lui par Ababacar Mboup et ses amis de And Samm Djikoyi. Fait insolite, Macky s’est intronisé imam l’espace d’une audience pour déterminer les sermons dans les mosquées.
Si le président Macky Sall n’a pas tremblé en s’adressant aux Imams et Oulémas, les Sénégalais sont restés sur leur faim face au silence général des religieux qui buvaient comme du petit lait les diatribes contre And Samm Djikoyi. Pourtant, selon la loi musulmane, » Le sermon est une condition de la validité de la prière du vendredi. Si l’imam accomplit la prière sans le faire, la prière n’est pas valide. La présence à ce sermon et son écoute est une obligation pour les croyants et il est interdit de le manquer délibérément et sans excuse admise par la charia » , confie Imam Dramé pour répondre à ceux qui s’interrogent si le sermon du vendredi est-il une obligation ou une Sunna.
» Le khutba peut porter sur n’importe quel sujet, comme les rituels ou les questions de société récentes ou pertinentes. Celui qui fait le Khoutba doit choisir un sujet sur lequel tout le monde s’accorde généralement. Éviter également les sujets complexes, tels que les règles de l’héritage. Les fidèles devraient pouvoir clôturer la prière par une leçon » précise Imam Cheikh Dramé pour qui , » C’est pourquoi il faut choisir un thème pertinent comme actuellement la criminalisation de l’homosexualité ».
Après le soutien apporté à And Samm Djikoyi par les différents khalifes généraux, l’Église, l’association des Imams et Oulémas du Sénégal, va-t-elle se hasarder à tenir des Khoutbas pouvant faire croire à un désaveu public des guides religieux ? Les sermons de ce vendredi seront suivis avec beaucoup d’attention par Ababacar Mboup et ses camarades qui, déjà hier, sont montés au front pour dénoncer les propos du président Macky Sall.
Cheikh Saadbou DIARRA