Quelque 324 attaques contre des civils ayant occasionné 80 morts, 95 blessés et 90 personnes enlevées ont été signalées du 1er octobre au 15 décembre 2021 au centre du Mali, a déclaré le secrétaire général des Nations Unies dans son rapport trimestriel en marge du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le Mali, présenté mardi et consulté par l’Agence Anadolu.
« Du 1er octobre au 15 décembre, 324 attaques contre des civils ont été signalées, soit une légère baisse par rapport à la période précédente, au cours de laquelle 326 attaques s’étaient produites. À la suite des attaques récentes, 80 personnes parmi les civils ont été tuées, 95 blessées et 90 enlevées », indique-t-on dans le document.
Le rapport explique que « si le nombre total d’atteintes à la sécurité des civils a diminué, trois tendances dénotent d’importants changements dans le contexte général de la sécurité. Premièrement, rares ont été les informations obtenues par la Mission sur des faits de violence confirmés ou des menaces de violence dans les zones effectivement contrôlées par des groupes extrémistes et violents ».
« Deuxièmement, les atteintes à la sécurité signalées se sont produites principalement dans des zones dont divers groupes se disputaient le contrôle, soit contre l’État, soit contre des groupes armés et des milices locaux, comme dans les régions de Bandiagara, de San et de Ségou», poursuit la même source.
Le rapport ajoute que « les tendances relevées au niveau des atteintes à la sécurité ont démontré un déplacement constant du centre vers le sud du pays, avec une augmentation notable des attaques par des individus armés non identifiés ou des membres de groupes extrémistes et violents à Koutiala, à San et à Sikasso, ainsi qu’une recrudescence des tensions intercommunautaires touchant particulièrement les communes de Diabali et de Dogofri dans le cercle de Niono dans la région de Ségou ».
Le document souligne que « des violences intercommunautaires ont continué de se produire dans les régions du centre, en particulier dans les cercles de Djenné et de Niono. Un affrontement majeur entre des dozos et des groupes extrémistes violents a été signalé le 20 octobre à Marébougou dans la commune de Djenné (région de Mopti), entraînant des déplacements massifs et une dégradation des conditions humanitaires ». Le rapport indique que la région de Gao a connu une intensification des mouvements et groupes extrémistes qui auraient cherché à se rapprocher de la ville d’Ansongo, tandis que le secteur d’Ouatagouna aurait servi de point avancé à des groupes extrémistes et violents étendant leurs activités dans le secteur.
« Dans la région de Tombouctou, les activités déstabilisatrices des groupes extrémistes violents ont témoigné de l’étendue de leur influence et de leur portée, au moyen d’intimidations, de menaces, d’extorsions, d’enlèvements et de sabotages d’antennes de réseaux mobiles, notamment à l’aide d’engins explosifs », explique -t-on dans le rapport. Selon le rapport, 68 attaques asymétriques ont été menées contre les forces nationales et internationales, la MINUSMA et les groupes armés signataires, dont 45 dans le nord (22 à Kidal, 11 à Gao, 11 à Tombouctou et 1 à Ménaka) ajoutant que 18 attaques se sont produites dans le centre (14 à Mopti et 4 à Ségou). Dans le sud, 4 attaques ont été enregistrées à Koulikoro et 1 à Kayes.