Le vent ou plutôt l’ère de la gouvernance sobre et vertueuse s’éloigne de plus en plus. La multiplication des scandales au sommet de l’Etat actuellement rappelle à bien des égards le début de la fin du régime libéral.
C’est comme si certains hauts fonctionnaires et certains responsables politiques qui gravitent autour du pouvoir avaient senti le vent tourner et qu’ils cherchent à s’enrichir le plus rapidement possible, par tous les moyens. L’ère de la gouvernance sobre et vertueuse semble s’éloigner. «Les fins de règne ont en commun les scandales aussi gros que stupéfiants. Le Sénégal ne fera pas exception», affirme l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. «Les remontées en surface de dossiers seront nombreuses et le fameux coude du Président qui les bloquait n’y pourra plus rien», poursuit-il.
Et l’histoire politique récente du Sénégal corrobore les propos du fondateur de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act). En effet, la fin du régime libéral était ponctuée de scandales les uns plus gros que les autres. A l’époque la presse s’en délectait et en faisait ses choux. Il ne passait pas un jour sans qu’on ne découvre un scandale impliquant des proches de Wade. L’Anoci, l’achat de l’avion présidentiel, etc. Mais le scandale le plus invraisemblable s’est déroulé en 2009, lorsque le président Abdoulaye Wade a remis une mallette d’argent à Alex Segura, représentant du Fmi en fin de mission au Sénégal.
Le régime socialiste n’a pas non plus échappé à ce destin. Les responsables socialistes étaient régulièrement accusés de détournement avec notamment l’affaire des licences de pêche.
Charles Gaïky DIENE