samedi, 23 novembre 2024 04:30

Tunisie : Des milliers de personnes manifestent contre les mesures « exceptionnelles » de Kaïs Saïed

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Une marche de protestation contre les mesures « exceptionnelles » du Président Kaïs Saïed a été organisée ce dimanche matin, dans la capitale tunisienne, Tunis.
Selon les correspondants de l’Agence Anadolu, des milliers de manifestants ont participé à cette action intitulée « La détermination démocratique ». Ils s’étaient dirigés de la rue Keireddine Pacha vers l’Avenue Habib Bourguiba. Un important dispositif sécuritaire a été déployé, à cette occasion.
Les manifestants ont brandi des banderoles portant des slogans tels que « Constitution, liberté, dignité nationale » et « Dégage Saïd ». Ils ont également appelé à la libération des militants et des journalistes détenus après l’annonce des mesures exceptionnelles prises par le chef de l’Etat.
La manifestation a été marquée aussi par des affrontements entre les protestataires et les forces de l’ordre, à la suite d’une bousculade limitée visant à briser les barrières métalliques qui bloquaient les entrées principales de l’Avenue Habib Bourguiba.
S’adressant aux manifestants, le porte-parole du mouvement « Citoyens contre le coup d’État », Jawhar Ben Mbarek a déclaré que la mobilisation protestataire ne sera pas une « circumambulation d’adieu » avant de se débarrasser du « coup d’État », indiquant que des centaines de manifestants ont été empêchées de rejoindre la manifestation.
« Vos voix s’élèvent pour la liberté, la dignité, et la fierté. Quant au président Kaïs Saïed, je lui dis que nous lui résisterons par tous les moyens pacifiques, et nous serons fidèles au sang des martyrs. Tout ce dont nous rêvons, c’est de convaincre le reste de notre peuple de nous rejoindre pour devenir des centaines de milliers. Nous pouvons devenir 12 millions de voix », a-t-il lancé.
A noter qu’il est prévu que l’action protestataire s’étende à d’autres gouvernorats tunisiens.
La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Méchichi, de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.
Le Président tunisien avait décidé de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement, alors que des observateurs et des parties politiques estiment que les nouvelles dispositions présidentielles constituent « un coup d’État contre la Constitution ».
La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques les considèrent comme une « restauration du processus », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).​​​​​​​

AA.

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