Une enquête relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a permis d’arrêter et de garder à vue 72 personnes qui s’adonnaient au trafic du carburant dans certaines régions du Burkina Faso où les groupes armés terroristes sont actifs, a annoncé jeudi, le Procureur du Faso Harouna Yoda dans un communiqué.
L’enquête suit toujours son cours et les auditions et interpellations nécessaires se poursuivront afin de mettre fin à ces infractions qui, non seulement paralysent l’économie nationale, mais serviraient également de sources de financement du terrorisme, a-t-il souligné.
Selon le procureur, les principaux auteurs des faits de contrebande sont identifiés dans les régions de l’est, du centre-est, du centre nord, du plateau central, du centre sud et du centre.
Ils commettent leur forfait principalement pendant la nuit, par le transport des hydrocarbures liquides à l’aide de camions spécialement aménagés, à l’intérieur desquels ils rangent 180 à 200 fûts industriels en caoutchouc ou en fer de 200 litres chacun remplis de carburant.
L’enquête a permis également de saisir des documents et des fichiers numériques en lien avec les activités illicites des mis en cause et une importante quantité de produits de contrebande, des moyens roulants et autres biens.
A l’instar de ses voisins de la région du Sahel, notamment le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté depuis 2015, à une insécurité croissante qui a fait de nombreuses victimes, alors que plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, selon les données du gouvernement.
En outre, les violences ont poussé quelque 17 500 personnes à quitter le pays depuis le début de l’année en cours selon l’ONU.
A ce jour, l’état d’urgence est décrété dans 14 des 45 provinces que compte le Burkina Faso, afin de faciliter la lutte contre le terrorisme.