En mai, les deux prévenus, Loïc Djeukam, très présent et connu sur les réseaux sociaux au Cameroun sous le pseudonyme de Shakiro, et Roland Mouthé, alias Patricia, avaient été reconnus coupables de « tentative d’homosexualité, outrage public aux mœurs et défaut de carte nationale d’identité » avant d’être condamnés en première instance chacun à cinq ans de prison, la peine la plus lourde prévue par la législation réprimant les pratiques homosexuelles dans ce pays d’Afrique centrale.
D’après leur avocat Me Richard Tamfu, Shakiro et Patricia qui avaient interjeté appel, « sont libres » après avoir « bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire » de la Cour d’appel de Douala, la capitale économique du Cameroun. Pour sa part, Alice Nkom, présidente de l’Association pour la défense des droits des homosexuels (Adefho), « la décision de mise en liberté a été prononcée dans le cadre du procès en appel » des deux condamnés.
L’homosexualité est réprimée au Cameroun, la loi prévoyant des peines allant de six mois à cinq ans de prison pour quiconque entretient des rapports sexuels avec une personne du même sexe. L’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) avait déploré en avril les discriminations subies par les homosexuels au Cameroun. Autrefois fréquentes, les arrestations pour des faits allégués d’homosexualité ont sensiblement baissé ces dernières années au Cameroun, mais elles semblent repartir à la hausse depuis peu.