@Atlanticactu.com – «Devant un régime qui n’hésite pas à faire l’apologie de la violence sur ses propres citoyens , il revient à la justice d’assumer son rôle et à la population de faire preuve de retenue. Aujourd’hui, le président Macky Sall doit trouver les moyens adaptés de répondre aux exigences des populations qui, de par la constitution ont le droit de manifester leur mécontentement sans pour autant que des vies humaines puissent être exposées».
Matam, Podor, Madina Wandifa hier et Ndingheler, Nianing, Diohine et Kantène aujourd’hui vivent des tensions suite à la volonté des populations de s’opposer aux mauvaises pratiques de mal gouvernance entretenues et protégées. Ces démonstrations résultent du fait qu’une mauvaise gouvernance est désormais ressentie dans ces zones situées en milieu rural où le foncier est devenu aujourd’hui une bombe à retardement.
Il est notoire de rappeler que ces localités citées plus haut sont dominées par des manifestations régulières depuis un certain temps, et/où les citoyens expriment une frustration collective d’avoir été berné par des promesses qui n’ont pas été tenues. A cela, s’ ajoute la question de la demande sociale qui n’est pas du tout satisfaite, la pauvreté qui ne fait que s’amplifier, et tant d’autres fléaux. Les populations après avoir consenti d’immenses sacrifices, pour l’accession de l’APR au pouvoir, expriment dorénavant une profonde déception par rapport à la qualité de la gouvernance actuelle mais surtout, l’impunité érigée en règle qui offre une tacite protection à tous les accusés issus de la formation politique du président Macky Sall.
Les nombreuses procédures enclenchées depuis des années souffrent du coude présidentiel ou de la mauvaise foi de la justice qui a décidé de céder sa part de souveraineté à l’Exécutif. Sous Macky Sall, la carte de membre de l’APR est une protection de facto, détenir des responsabilités dans ce parti, est synonyme « d’injusticiable ». Alors, comment s’étonner qu’au mois de mars dernier, des pans entiers de notre société se soient levés du Nord au Sud, d’Est en Ouest pour dire unanimement « Assez, Assez, Assez Président ».
« Les manifestations consécutives à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, parce que les gens considèrent que le régime n’agit pas de manière équitable, il ne fait que dicter les interdits et ne cherche pas à se concilier par la persuasion, par la pédagogie, l’acceptation des populations. Ceci aussi, est un prétexte pour montrer la défiance de la population ou plutôt du chef de file de Pastef vis-à-vis de la gouvernance ».
Selon les informations recueillies auprès des médias, il s’en est fallu de peu mercredi à Nianing pour que Guy Marius Sagna et ses camarades y laissent leur vie. Comme à Madina Wandifa, les gendarmes de Malicounda ont été plus spectateurs que des forces de l’ordre. Avaient-ils reçu l’ordre de laisser les nervis supposés proches au maire de Malicounda, faire sa fête à l’Activiste ? Ce qui est sûr, cela est inadmissible!
Là, il y a non seulement de l’abus du pouvoir mais de la non assistance à personne en danger, le recours systématique à l’intimidation et à la violence…, c’est ça qui fait qu’au lieu d’utiliser les moyens adaptés pour le maintien d’ordre classique, on préfère utiliser les armes et les nervis comme durant la période coloniale. Donc c’est la même mentalité qui est en train de se poursuivre, de la même manière que les colons géraient les populations sénégalaises, c’est la même manière que ce régime continue de gérer les citoyens du « Sénégal indépendant » en fonction de l’appartenance politique..