A l’issue de sa réunion hebdomadaire tenue ce samedi 30 janvier, le collectif a examiné les questions d’actualité qui font l’objet du présent communiqué.
« Noo Lank appelle à une approche scientifique nationale pour combattre le Covid.
Devant l’échec des stratégies institutionnelles et communautaires théorisées par l’Etat, Noo lank invite à une vraie approche scientifique et nationale de la crise sanitaire contre le covid.Suffit-il de rappeler que nul, dans le gouvernement, ne peut expliquer aujourd’hui de manière scientifique et satisfaisante les raisons de l’évolution de la pandémie au Sénégal, la part de l’immunité dans cette situation, ni prévoir son évolution par région et période, l’impact de la vaccination sur le contrôle de la contamination, ni dire clairement quels moyens seront nécessaires si les capacités hospitalières deviennent insuffisantes comme le prévoit la directrice des établissements de santé dont les cris de détresse sont une alerte de sécurité nationale face cette attaque virale qui ne doit pas atteindre le seuil de submersion de nos moyens d’accueil. Sur ces 5 questions qui méritent réponse, le gouvernement a déclaré l’état d’ignorance scientifique. On ne peut triompher de cette attaque virale, sans en avoir une compréhension objective. Nous ne pouvons non plus présumer d’un comportement identique à celui des autres pays. Nous devons utiliser la science pour reprendre le contrôle de ce phénomène non aléatoire. Cela passe par la mise en place d’un conseil scientifique national contre la covid. Le CNGE, comité national de gestion des épidémies est un organe de gestion qui a toute son attention et ses moyens rivés sur le management de la crise au quotidien. Il ne peut donc assurer en même temps la fonction d’orientation scientifique et de contrôle de ses propres actions et résultats. Cette fonction est aujourd’hui assurée par le ministre de la santé et le chef de l’Etat, mais leur autorité ne leur donne pas l’expertise pour assurer cette fonction. L’Etat revendique le succès de sa riposte lorsque les docteurs Thior, Bousso et Massamba Diop pointent l’immunité comme facteur principal de protection des populations. Le docteur Daouda Ndiaye plaide la prudence et la nécessité de disposer des documents de référence sur les vaccins lorsque l’Etat se contente juste de négocier leur acquisition sans disposer des évaluations de ses propres universitaires. L’Etat théorise la vaccination mais le cas israélien avec un taux de vaccination de 30% et une contamination qui continue en hausse, démontre qu’elle ne suffit pas comme antidote. Ces faits et différences entre scientifiques et autorités doivent être résolues par la science et non juste par la subordination aux autorités. Le discours scientifique doit se substituer au discours de propagande développé par l’Etat, notamment la reconnaissance de l’excellence de la riposte sénégalaise au niveau mondial. Dans les faits, la côte d’ivoire (141 morts), la guinée (81 morts), le Bénin (41 morts), réunis, ont au total 263 morts de la covid à la date du 28 janvier 2021, pour une population totale de 50 millions de personnes alors que le Sénégal avec 3 fois moins de population a eu 600 morts. Nous n’avons jamais été meilleurs qu’eux, depuis le début. Ce discours a même endormi l’Etat. Une telle propagande n’aurait pas passé le filtre d’un conseil scientifique national sur la covid. Ce conseil doit être créé le plus rapidement afin de prendre le relais sur l’orientation et la communication de la crise sur la covid 19. Sa crédibilité sera assurée par sa liberté scientifique, sa réputation et sa neutralité, pour renouveler la mobilisation de la nation. Une nouvelle instance publique réputée, inclusive et crédible, est aussi nécessaire pour mobiliser les compétences scientifiques des universitaires et des experts capables d’aller à une vitesse plus rapide que le virus pour anticiper et non juste réagir comme le comité de gestion des épidémies. En effet, ce conseil scientifique devra anticiper, prévenir, prévoir, projeter et agir avant que le virus prenne le dessus sur les populations et le dispositif national de traitement.
Affaire PCA SENELEC. Noo lank se demande si le PCA sera accusé de diffusion de fausses nouvelles après avoir indexé le recrutement politique par l’actuel et l’ancien directeur de la Senelec ? M. Khalifa Dia donne raison à Noo lank qui a défendu que cette société était en mesure de baisser le prix de l’électricité et non le hausser. Ces aveux devraient pousser les autorités à auditer l’utilisation par Senelec des économies sur la baisse du prix du pétrole. C’est cela la responsabilité et non arrêter l’auteur des propos. Le recrutement politique et le gaspillage ont effectivement contribué à gaspiller ces économies sans que les consommateurs en profitent. Noo lank avait déjà noté que la Senelec avec moins de production d’électricité et de personnel que la compagnie ivoirienne d’électricité, à une masse salariale qui dépasse celle-ci de loin grâce à la bamboula généreuse dénoncée par M. Khalifa et qui génère des surcoûts de plus de 10 milliards par an, pendant plus de 30 ans. Noo lank attend la suite de ces aveux du PCA.
Affaire Samba Tall. La condamnation de Samba Tall, coordonnateur régional du forum civil, pour des propos qui indexent à juste titre les nids de corruption, fait indisputable au Sénégal, comme le prouve le dernier classement du pays sur l’index global de corruption, devrait sonner comme une autre alerte après l’arrestation de Boubacar Seye. Noo lank considère M. Samba Tall comme une victime et l’invite, avec le forum civil à faire appel de cette condamnation qui ne devrait pas être laissée en l’Etat au risque de cautionner la légitimité de tels abus.
Affaire Boubacar Seye. Noo lank apprécie l’évacuation de Boubacar Seye, président de HSF, au pavillon de santé comme un acte responsable de la part de l’administration pénitentiaire tout en rappelant au chef de l’Etat qu’un citoyen innocent, expert de la société civile sénégalaise engagé sur les questions migratoires qui a pu attirer son attention et celle de tous les autres sénégalais sur l’utilisation de 1000 milliards de FCFA de l’UE au Sénégal n’a pas sa place en prison, surtout lorsque plus de 500 jeunes sénégalais ont péri en 2020, du fait de l’inefficacité de leur utilisation. Boubacar Seye est un patriote à remercier et un héros à honorer par l’Etat lorsqu’il sortira. Le collectif suit avec attention le traitement réservé à la demande de libération de ses avocats.
Concernant la suspension des activités de YEM, FRAPP et FDS. Noo lank n’a pas connaissance de contradictions sérieuses avec ces membres et considère qu’ils partagent l’objectif de défendre les intérêts des populations et l’Etat de droit lorsque l’autorité en charge faillit à le faire. C’est cela l’essentiel, en respect des libertés de chacun d’y parvenir avec les voies conformes à ses priorités ponctuelles et stratégies internes. Des lors, le collectif estime superflu d’aller outre cette clarification mais reste disponible à adresser toutes questions de nature substantielle lorsqu’elles seront soulevées par l’un de ces membres, dans le respect de la civilité citoyenne. Déplorant avec regret la suspension de leurs activités, Noo lank se réjouit cependant de l’arrivée d’autres acteurs dans la plateforme et continuera sa nouvelle démarche basée sur un cadre d’action plus formel assorti d’un règlement intérieur et d’une charte inclusive pour une construction durable de l’engagement citoyen. La plateforme reste ouverte au retour des camarades par la signature de cette charte. »
La coordination du Collectif
🔴 Collectif Noo Lank
▪️Communiqué de Presse
Aminata Ndoye