Les enfants de Nino Vieira se disent indignés par les procédés utilisés par le président Umaru Embalo sur le transfert des restes de leur père. Assassiné en 2009 et enterré au cimetière de Bissau, c’est dimanche au petit matin que son cercueil a été exhumé pour être transféré à Amura,le lieu où reposent les anciens chefs d’état. Sa fille aînée, Florence Vieira a tenu à apporter des précisions sur Atlanticactu.
Depuis quelques jours, Bissau et principalement les proches de l’ancien président João Bernado Vieira sont dans tous leurs états. Pour cause, le transfert des restes du défunt président décide de manière unilatérale par à Umaru Embalo. Pour Florence Vieira, la fille ainé de président assassiné, « Les enfants de Nińo acceptent que leur père soit enterré dans la forteresse d’Amura, siège de l’état-major général des forces armées du pays et lieu où Les anciens présidents élus Malam Bacai Sanha et Kumba Yalá sont déjà enterrés, ainsi qu’Amílcar Cabral ».
Et de préciser, « mais pas de cette manière que Umaru Embalo veut le faire, car Nino est un héros national malgré tous les problèmes. L ‘ être humain n’est pas parfait mais il mérite un honneur digne », a dit Florence Vieira.
« Ce qui se passe et qui soulève notre courroux , c’est que ce transfert des restes a été maquillé par un groupe de personnes qui sont eux-mêmes à l’origine de l’assassinat de notre père », a-t-elle déclaré, regrettant que la tombe de son père ait été profanée dimanche matin et qu’ils n’aient pas permis à sa famille de lui rendre un dernier hommage.
Florence Vieira demande également au président guinéen Umaro sissoco Embaló et à Isabel Romano Vieira, la veuve de Nino Vieira, de leur montrer l’endroit où le corps de son père a été emmené.
Selon la fille aînée de l’ancien général devenu président de la république, c’est à la télévision qu’ils ont suivi le déroulement de l’événement, sans plus. Pour elle, le président Umaru Embalo devrait se rappeler comment João Bernado Vieira a fait de lui un homme.
« Je suis désolée , attristée et très en colère contre cette procédure que le gouvernement de Guinée-Bissau a prise, en particulier le président de Guinée-Bissau Umaro sissoco Embaló « , a-t-elle dit. « Umaru Embalo a fait montre d’arrogance et de forcing à notre égard en nous écartant de la décision d’exhumer les restes de notre père », rumine t-elle.
« Aujourd’hui nous ne sommes pas dans un régime totalitaire, nous sommes dans un pays démocratique et même si Nino Vieira est un patrimoine de l’État, les membres de la famille ont des droits Je fais encore appel à Umaro sissoco Embaló. S’il est musulman, il doit respecter les autres religions, car aucune religion n’a manqué de respect aux musulmans », a-t-elle souligné.
Florence Vieira a également rappelé à Umaru Embalo que la République de Guinée-Bissau « n’appartient pas seulement à une personne » et que la famille de Nino Vieira exige du respect.
Très amère par la tournure des choses, Florence Vieira de préciser , « Nous, la famille de Nino, voulons qu’ils nous respectent. Nous ne voulons pas d’argent, nous ne voulons rien, mais qu’ils nous respectent surtout les enfants. Il n’y a pas que Isabel Romano Vieira qui a des enfants avec Nino Vieira ». « Nous avons tout supporté quand notre père a été tué », a-t-elle dit.
L ‘ ancien président guinéen a laissé 18 enfants reconnus, dont cinq d’Isabel Romano Vieira.
Sans langue de bois, Florence Vieira avertit, « Aujourd’hui, un président de la République nous a manqué de respect. J ‘ ai parlé directement au président de la République, je lui ai demandé avec dignité de ne pas faire cette ignominie, de laisser la famille rendre le dernier honneur à notre cher papa ». Mais, « Comme à son habitude, Umaru Embalo m’a demandé de lui laisser mon numéro de téléphone pour faire du dilatoire. Il doit savoir que personne ne joue avec moi. Je ne suis ni analphabète ni bête, je suis allé à l’école avant lui, je suis médecin diplômé, a déclaré Florence Vieira.
L ‘ ancien président Nino Vieira a été tué chez lui en mars 2009. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a été accusé de crime et le procureur guinéen a classé le procès.
Le gouvernement de Guinée-Bissau a transféré ce lundi, journée nationale des forces armées du pays, les restes de l’ancien président à la forteresse d’Amura.
Cheikh Saadbou Diarra