Après la Cedeao avec sa batterie de sanctions contre les militaires qui ont renversé le président IBK, c’est Paris à travers Florence Parly de fixer un deadline au CNSP pour la période de transition. La ministre des Armées a mis la pression ce dimanche dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » Europe 1 sur les responsables du coup d’Etat au Mali. Elle s’est montrée aussi inflexible. Une attitude jugée comme une ingérence selon le M5/RFP.
Florence Parly n’a pas manqué de devoirs de vacances cet été avec la multiplication des tensions internationales. Interrogée dimanche dans l’émission « Le Grand Rendez-vous » sur « Europe 1 », elle a affiché plusieurs positions fermes de la diplomatie française.
Au Mali, répétant l’hostilité de Paris au coup d’état militaire qui a eu lieu le 18 août, la ministre a prévenu la junte qui a pris le pouvoir qu’elle devra sous quelques mois le rendre à une autorité civile. Pas question d’attendre les trois ans évoqués par les généraux lors du coup de force. Si « la junte a exprimé son souhait de poursuivre la lutte contre les terroristes et les engagements restent tenus », Florence Parly prévient que la communauté internationale pourrait remettre en question son soutien à l’opération Barkhane de sécurisation du Sahel. « L’affaiblissement de l’Etat ne peut que profiter aux terroristes », a-t-elle rappelé.
Si du côté du CNSP, aucune réaction n’est notée, il en est autrement pour le M5/RFP. Le mouvement à l’origine de la chute de IBK n’a pas apprécié, mais pas du tout la sortie de la ministre française.
« Nous ne permettrons pas à des ministres français de vouloir nous dicter la conduite de nos affaires. Depuis 2013, leurs soldats sont présents au Mali sans que cela nous avance à quelque chose », rouspète l’imam Oumarou Diarra du M5/RFP
« C’est une véritable ingérence dans les affaires intérieures du Mali et si le CNSP ne réagit, il va de soi que toute notre lutte n’aura servi à rien sinon de déshabiller Jean pour habiller Paul », confie l’imam Oumarou Diarra.
Selon l’une des figures montantes de la contestation, « Nous ne pouvons permettre à la France ce que nous sommes en train de refuser à la Cedeao dans laquelle le Mali est membre. Nous n’accepterons pas que le Cnsp laisser passer cette insolence à pertes et profits car nous nous sommes justement battus pour la dignité du Mali.
Ramatoulaye Camara