«Nous avons recensé quatre morts le 18 août au soir et 15 blessés. Toutes les victimes ont été touchées par balles, dans des circonstances floues, et ont été conduites à l’hôpital Gabriel Touré, dans la capitale Bamako», a précisé Amnesty International.
«Nous appelons le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à enquêter sur les circonstances entourant ces violences et, si des éléments attestent de crimes et de violations des droits humains, à amener les responsables présumés à rendre des comptes dans le cadre de procès équitables», a-t-elle demandé à la junte.
«Il y a eu des morts et une quinzaine de blessés probablement par des balles perdues qui ont été amenés au CHU Gabriel Touré suite aux événements du mardi», a confié à l’Agence Anadolu une source hospitalière.
Lors de son premier point de presse, mercredi au Camp Soundiata de Kati, le porte-parole militaire Ismael Wagué a indiqué que le CNSP n’est pas informé de ces morts et blessés qui seraient plus liés aux actes de vandalisme qu’à l’action des militaires.
Dans l’après-midi du mardi et la nuit suivante, la capitale malienne a été le théâtre de pillage des édifices publics et privés, notamment des stations d’essence et des domiciles des proches du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Le Colonel-major Wagué s’est félicité que l’armée ait accompli son devoir sans effusion de sang.
«Nous sommes préoccupés par l’arrestation de plusieurs membres du gouvernement, notamment du président Ibrahim Boubacar Kéita et du Premier ministre Boubou Cissé, par la junte militaire. Toutes les personnes appréhendées dans le cadre du coup d’État doivent être relâchées immédiatement ou inculpées d’infractions prévues par la loi», a aussi exigé Amnesty International.
«Nous demandons aux leaders de ce coup d’État de veiller à protéger les droits de l’ensemble de la population, y compris des personnes arrêtées, notamment en leur permettant de consulter les avocats de leur choix et de contacter leur famille, et en clarifiant sur quelle base légale repose leur détention», a-t-elle ajouté.
Amnesty International a aussi déclaré suivre de près la situation au Mali et a exhorté les autorités militaires à «révéler le sort réservé aux personnes arrêtées durant le coup d’État».
A noter que cette libération des personnes arrêtées est aussi une exigence de plusieurs organisations sous-régionales, régionales et internationales comme la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, Le conseil de sécurité des Nations Unies, qui ont également exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel sous peine de sanctions contre le Mali.