Majoritaire à l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), avec 54 députés, le parti islamiste Ennahdha a décidé de lancer, officiellement, la procédure de censure parlementaire contre le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, selon un communiqué publié mercredi par le parti et signé par le président de son conseil de la « Choura », Abdelkarim Harouni.
« Le conseil de la Choura, réuni mardi soir, a adopté l’alternative de retirer la confiance au chef du gouvernement et charge le chef du parti, Rached Ghannouchi, de mettre en oeuvre cette décision en menant des pourparlers avec les différents partis, blocs et députés du Parlement », lit-on dans le communiqué.
En effet, la motion de retrait de confiance au chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a été effectivement déposée, ce mercredi même, au bureau de l’Assemblée des représentants du peuple, portant 105 signatures alors que 73 signatures suffiraient pour passer, a appris Xinhua auprès du parlement tunisien.
Pour rappel, le conseil de la Choura du parti Ennahdha avait voté pour le retrait de confiance au chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, s’argumentant particulièrement à des soupçons de conflit d’intérêts, dont l’affaire est soumise à la justice.
La décision du parti Ennahdha faisait suite à un communiqué de la présidence du gouvernement, qui impute au parti islamiste, la perturbation de l’action gouvernementale tout en annonçant un prochain remaniement ministériel, prévu dans les prochains jours.
Dans ce contexte, le président de la République, Kaïs Saïed, a réagi en niant avoir l’intention de participer à quelconque négociations autour d’une nouvelle composition gouvernementale, tant que l’actuel chef du gouvernement détient encore tous ses « pouvoirs constitutionnelles », pour reprendre M. Saïed.
A noter que la motion de censure portant sur le retrait de confiance à l’actuel gouvernement devrait être discutée en séance plénière, avant de passer au vote, où Ennahdha espère avoir la majorité absolue requise, soit 109 voix en sa faveur.