Mali : l’imam Mahmoud Dicko appelle à poursuivre la contestation

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Le leader religieux malien, Mahmoud Dicko, a appelé, dimanche, ses compatriotes à poursuivre le mouvement de contestation pour la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

« Ce mouvement que nous avons enclenché est le début d’un espoir pour le Mali, qui doit se poursuivre », a indiqué le leader religieux dans un bref entretien accordé à des médias maliens, en marge des funérailles des manifestants tués lors des manifestations de vendredi et samedi.

Toutefois, l’imam Dicko a indiqué que le mouvement doit se poursuivre « dans la dignité, la tranquillité et le respect ».

Il a, sans les nommer, remercié « tous les pays amis » qui l’ont « appelés et soutenus ».

L’appel de l’imam Dicko intervient après les violences qui ont secoué la capitale malienne Bamako vendredi et samedi, dans le cadre des manifestations de la coalition des partis politiques, des associations religieuses et de la société civile exigeant la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Selon des médias maliens, au moins quatre manifestants ont été tués.

Réunis au sein « Mouvement du 5 juin et Rassemblement des forces pour le progrès (M5-RFP) », ces partis politiques exigent aussi la dissolution de l’Assemblée nationale issue des législatives de mars dernier et de la Cour constitutionnelle.

Dans une adresse à la Nation samedi dans la soirée, le président Ibrahim Boubacar Keïta avait annoncé la dissolution de la Cour constitutionnelle.

« J’ai donc décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de Cedeao », a ainsi souligné le Président.

« La dissolution de la cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives », avait-il poursuivi.

Cette décision intervient au lendemain de manifestations émaillées de violences et qui se sont soldées par des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.

Dans son intervention, Keita a reconnu « des actes de vandalisme à nul autre pareil ! Le saccage de l’Assemblée nationale ! L’occupation de l’Office de Radiodiffusion Télévision Nationale du Mali ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public ! Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées, inchallah, par une enquête : des pertes en vies humaines, des blessés ! ».

Dans cet ordre d’idées, le Président a annoncé que : « Autant que possible, des mesures d’apaisement judiciaires seront examinées, mais tout le monde conviendra que cette fois-ci, toutes les limites du tolérable auront été atteintes et dépassées, des faits d’une extrême gravité ont été posés, qui méritent examen et assurément sanctions judiciaires appropriées », a-t-il averti.

Pour rappel, l’éclatement de la situation politique au Mali a été provoqué par la non acceptation des résultats des dernières élections législatives tenues les 29 mars et 19 avril 2020, suite auxquelles le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), a gagné 51 sièges sur 147 au parlement, suivi du parti Adéma-PASJ, qui arrive en seconde position avec 22 députés.

ATLANTICACTU/AA.

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