Le Parti Yelema (Changement) de l’ancien Premier ministre et député dans la nouvelle Assemblée nationale du MaliMoussa Mara, a exprimé lundi sa déception par les conclusions de la rencontre du dimanche 5 juillet 2020 entre le président Keïta et les responsables du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui exigent sa démission depuis plus d’un mois.

Sollicitée par le chef de l’Etat, cette rencontre, n’a permis «aucune avancée vers la sortie de crise», a déploré ce parti qui se situe désormais au centre de l’échiquier politique malien.

«En ne formulant aucune proposition concrète dans le sens de la réponse aux souhaits du Mouvement M5-RFP ou encore aux suggestions faites par la mission de la Cedeao le 19 juin dernier, le président IBK (Ibrahim Boubacar Kéita) a envoyé un très mauvais message à ses interlocuteurs».

Le parti Yelema a invité le chef de l’Etat à «se ressaisir et à mesurer la profondeur de la crise qui fait écho à la très grande exaspération de nos compatriotes».

A défaut, a averti le parti de Mara, le président Kéita «portera seul la responsabilité de ce qui arrivera de fâcheux, les prochains jours, si des décisions courageuses et vigoureuses n’étaient pas prises dans le sens d’une réponse concrète et pertinente aux aspirations contenues dans les doléances du M5 RFP, ainsi que le communiqué de la mission de la Cedeao».

Le parti Yelema a aussi invité le cadre de la médiation nationale des organisations confessionnelles et de la société civile à s’investir rapidement pour que des solutions soient conclues entre les parties avant le vendredi 10 juillet 2020.

En effet, frustré par l’attitude du président Kéita à son égard, le M5-RFP a donc appelé le peuple malien à «une plus forte mobilisation» le vendredi 10 juillet 2020 et jours suivants, sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora, pour «l’aboutissement intégral de son juste combat pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens».

Pour rappel, le week-end dernier, le président Ibrahim Boubacar Kéita a accordé une série d’audiences à des acteurs dont la voix compte pour désamorcer la crise politique.

C’est ainsi que, samedi dernier, il a reçu l’Imam Mahmoud Dicko, parrain de la CMAS (Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Dicko) et autorité morale du M5-RFP.

Selon la présidence malienne, «les échanges ont essentiellement porté sur les voies et moyens pour une décrispation du climat sociopolitique».

«Il s’agit de la paix dans notre pays, dans la sous-région et dans le monde. Je pense que chacun doit faire violence sur soi pour qu’aujourd’hui nous puissions nous parler, nous dire des vérités mais dans le respect et la courtoisie entre nous comme cela l’a toujours été dans la vie et le quotidien de notre pays», a déclaré à la presse l’imam Mahmoud Dicko à sa sortie d’audience.

Le même jour, Ibrahim Boubacar Kéita a reçu les partis de la majorité présidentielle en présence du Premier ministre Boubou Cissé.

«Nous sommes sûrs et certains que les Maliens peuvent régler leurs problèmes entre eux autour de la même table», a déclaré à la presse Abdoulaye Amadou Sy, président de la Coalition des forces patriotiques (Cofop), à l’issue de cette audience.

Le président Kéita a également reçu le même samedi une délégation des familles fondatrices de Bamako.

Ces autorités traditionnelles, après leur rencontre avec l’imam Dicko, avaient jugé nécessaire de rencontrer également le président de la République.

«Nous avons discuté avec l’Imam Dicko et le président Ibrahim Boubacar Kéita. Mais, nous n’avons pas fini car c’est la première phase. La deuxième phase, ce serait bientôt parce qu’il fallait d’abord écouter les deux camps», a expliqué à la presse Dramane Niaré, le porte-parole des notabilités.

Il a aussi indiqué que la seconde phase va consister à réunir les deux parties afin de sortir le pays de cette crise.

Le patriarche de la famille Niaré a indiqué que l’espoir est permis car, a-t-il souligné, «l’essentiel est de pouvoir se parler et relancer le dialogue».

A noter que depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise multiforme, sécuritaire, politique, économique.

ATLANTICACTU/ANADOLU

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