Au Mali, le président IBK se dit ouvert au dialogue, sur fond de tensions

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©atlanticactu.com — Le président malien Ibrahim Boubacar Kéita s’est adressé dimanche 14 juin à ses compatriotes quelques jours après la grande marche de contestation qui réclamait sa démission.

«J’ai suivi avec attention les récents événements qui se sont déroulés dans notre pays. J’ai entendu les colères et les cris… J’ai entendu les revendications et les interpellations. Je vous ai compris et c’est cela la lourde responsabilité que j’ai envers vous… Chaque malien qui souffre ou qui manifeste, m’interpelle et mérite mon attention, car ma mission est de servir le Mali», a assuré Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) dans son message à la nation.

«Ma porte est donc ouverte et ma main toujours tendue, car il nous faut rester ensemble dans ce grand dessein pour le Mali…», a-t-il ajouté. Il a réaffirmé son ouverture au dialogue avec le Rassemblement des forces patriotiques. Mais, a-t-il rappelé, «je n’aurai d’autre limite que la Constitution».

Autrement, il est disposé à négocier de tout sauf de sa démission réclamée par l’influent Imam Mahmoud Dicko et ses alliés de la classe politique et au sein de la société civile.

IBK a annoncé la formation prochaine d’un gouvernement « de rupture ». «Une nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt composée selon les critères de taille et de qualifications tel que recommandés par le Dialogue National Inclusif tenu en décembre dernier», a annoncé le chef de l’Etat malien.

Une équipe sera mise «au service du Mali et n’aura aucun droit à l’erreur. Elle ne saurait être un simple changement de gouvernement. Elle sera un gouvernement de changement, exclusivement porté sur des résultats définis au préalable et mesurables», a-t-il insisté.

Ainsi, des missions d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance ont été confiées à cette future équipe. A commencer par la résolution de la crise scolaire.
Ainsi, le président Kéita a instruit au chef du gouvernement de trouver, dans les meilleurs délais, «un accord avec le syndicat des enseignants».

«J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation», a-t-il martelé.

Par rapport aux «graves contestations» dans certaines parties de notre pays suite à la mauvaise gestion des législatives par la Cour constitutionnelle, «il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations. Nous recherchons une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées», a indiqué le président Kéita.

Cela est indispensable pour que «les Maliens gardent foi en leurs institutions» car cela est «l’un des garants d’une bonne gouvernance».

Pour le chef de l’Etat du Mali, «la sécurité est l’un de nos plus grands défis». Une bataille loin d’être gagnée malgré que, depuis bientôt une décennie, l’Etat malien y consacre près d’un tiers de son budget annuel, et malgré la «vaillance» des Forces de défense et de sécurité du pays.

Cette adresse à la nation intervient dans un contexte sociopolitique très difficile avec de plus en plus de voix contestataires qui s’élèvent aussi bien du côté de la société civile que du côté de la classe politique. Vendredi 5 juin 2020, des dizaines de milliers de Maliens, à l’appel de l’influent homme religieux l’Imam Mahmoud Dicko, ont manifesté pour dénoncer la « mauvaise gouvernance » du président Kéita et exiger sa démission. De sources concordantes, d’autres manifestations sont prévues pour le vendredi 19 juin si rien n’est fait.

La Rédaction (Altanticactu.com & AA)

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