vendredi, 29 mars 2024 08:35

Affaire de viol sur mineure: Pourquoi Mamadou Diop a refusé de déférer à la convocation de la Brigade des Mineurs?

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Attendu vendredi passé au siège de la Brigade des Mineurs où le sieur Mamadou Diop était convoqué suite à la plainte suivie de la déposition de la jeune D. Baldé pour viols multiples, le Directeur Général de l’Iseg qui était sous le coup d’une arrestation, a suivi les conseils d’une haute personnalité et s’est rendue à la Division Spéciale de Lutte contre la Cybersécurité pour à son tour , déposer plainte contre sa victime, son frère et une autre fille pour séquestration et diffusion de vidéos et images à caractère pornographique. C’est le début de la manipulation d’une affaire de mœurs en affaire d’état.

La première incongruité de la démarche du chef de la Division spéciale de lutte contre la cybersécurité aura été de notifier une mesure de garde à Mamadou Diop (plaignant) cité dans une affaire de pédophilie. Comme pour étouffer les graves accusations portées contre le Directeur Général de l’Iseg, les agents de la DSC de la Police l’auditionnent sur les motifs de sa plainte et sans désemparer, avisent le Procureur de la République de la présence du « gros gibier ». Le Maître des poursuites mis au courant de la déposition de D. Baldé depuis le mercredi 3 mars à la Brigade des Mineurs suite à sa plainte, passe outre et instruit le Commissaire Fall de notifier la garde à vue à celui qui est décrit par les réseaux sociaux comme un prédateur.

Si la DSC est certes outillée pour faire face à une enquête portant diffusion d’images ou vidéos à caractère pornographique, il en est tout autre pour la prise en charge d’une affaire impliquant une mineure. En effet, en ratifiant en 1990 la Convention Internationale des Droits de l’Enfant adoptée le 20 novembre 1989 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Sénégal s’engageait à mettre en œuvre toutes les recommandations notamment, la prise en charge des questions liées aux enfants en matière pénale. Pour cela, il a été créé une brigade de protection des mineurs ayant pour missions d’enquêter sur les infractions dont sont victimes les enfants (viols, agressions sexuelles, mauvais traitements, violences, proxénétisme, pédophilie…).

« Nous entendons systématiquement les personnes qui disent avoir été agressées dans leur enfance, c’est une politique de travail », nous apprend un ancien patron de cette brigade méconnue des sénégalais

D’après notre interlocuteur, « L’audition du mineur est un Principe consacré en droit international et en droit interne : l’enfant mineur peut être entendu à sa demande ou à la demande du juge dans une procédure qui le concerne ». Et poursuivant son propos, l’ancien enquêteur spécialisé en Technique d’audition des mineurs nous révèle, « Sa qualité de victime particulièrement vulnérable impose donc d’organiser l’audition du mineur dans des conditions adaptées et par des professionnels formés. Et il est de la responsabilité des services d’enquêtes et de l’autorité judiciaire de mettre en place les conditions optimales de la révélation des maltraitances subies par le mineur ».

Sur le délaissement de la plainte de D.B à la brigade des mineurs, l’enquêteur donne son avis, « Au Sénégal, on ne respecte pas tellement la spécialisation des services et des personnels car l’enquête actuelle au niveau de la DSC de la Police Judiciaire mettra l’accent plus sur la diffusion des images à caractère pornographique et non sur les viols qu’aurait subi la victime ». En effet, nous apprend notre source, « On ne peut poursuivre Mamadou Diop pour la grossesse mais plutôt pour pédophilie si effectivement, la victime a été abusée à l’aube de ses 16 ans et il faudra comprendre qu’au Sénégal la loi n’autorise pas les tests de paternité d’où l’impossibilité d’obliger quiconque à reconnaître une grossesse ».

Pouvait-on s’attendre à autre chose quand on sait que plusieurs enfants d’autorités sont pris en charge gratuitement au sein de l’Iseg.

La notoriété de Mamadou Diop, directeur général de l’Iseg aura contribué à donner à cette affaire de mœurs une connotation dont D. Baldé et sa famille n’avaient pas besoin. Car, dans cette affaire, si Mamadou Diop est désormais décrit comme un prédateur sexuel, la petite D. Baldé ne s’en sortira pas indemne au plan psychologique. La médiatisation à outrance l’aura plus desservie car même reconnu coupable de viols la sanction infligée à Mamadou Diop ne pourra effacer cette image stigmatisante de la nymphe.

Si les services de police ont « organisé » les fuites comme ce fut le cas avec une autre fille (Affaire Mame Matar Gueye Jamra), ils auront eu la maladresse de jeter en pâture la victime qui jusqu’à preuve du contraire , est une personne mineure donc vulnérable.

Khadim Mbodj

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